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Voiture électrique

La voiture électrique, plus dangereuse que les autres ?
10 mai 2023

Temps de lecture : 5 min 44

Les nouvelles technologies sont souvent sources de polémiques, car la nouveauté inspire de la suspicion, voire de la peur. À ce titre, la voiture électrique fait les frais d’une certaine presse qui lui prête un niveau de dangerosité élevé, notamment en raison de sa batterie, susceptible de s’enflammer au moindre choc. Mais qu’en est-il réellement ? Avec l’augmentation constante du nombre de véhicules en circulation, il est désormais possible de regarder avec un peu plus de recul et d’objectivité les points négatifs agités comme autant de chiffons rouges. Risque incendie, électrique ou d’autres encore, plus surprenants, Gest’Europe se penche cette semaine sur les réels dangers de l’électromobilité !

Véhicules électriques, des risques spécifiques ?

La voiture n’a jamais été exempte de risques, mais l’accident est la plupart du temps le fruit d’un ensemble d'événements non anticipés ou mal maîtrisés. Les craintes inhérentes à la voiture électrique (VE) sont principalement liées à l’électricité, mais la liste de ses inconvénients ne s'arrêterait pas là.

De récentes études permettent aujourd’hui de pointer ce qui est vraiment à même de poser problème et d’établir des comparaisons avec les moteurs thermiques. Sans se faire l’avocat du diable, les résultats ont de quoi en étonner plus d’un !

Commençons par la principale mise en cause : la batterie.

 

La batterie mérite-t-elle sa réputation d’incendiaire ?

Régulièrement montrée du doigt, la batterie lithium-ion équipe les derniers modèles de voitures propres.

Aux dires de ses détracteurs, cette pièce maîtresse du véhicule présenterait différents risques : électrique, chimique, incendie et même explosion.

Soyons clairs tout de suite, ceci ne vaut qu’en cas d’utilisation non conforme aux préconisations du fabricant ou de choc.

La batterie peut-elle s’enflammer ? La réponse est oui, car le risque zéro n’existe pas.

Un accident peut effectivement engendrer une réaction chimique ou un embrasement du véhicule, la voiture peut aussi être exposée à une surchauffe.

Mais il faut un ensemble de facteurs déclenchants, car elle est particulièrement protégée.

Retenons que différentes études démontrent que le risque incendie est cinq à neuf fois moins élevé pour un véhicule électrique que thermique.

Par contre, celui-ci pose des difficultés aux services de secours.

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Voiture électrique : comment éteindre le feu ?

Outre le risque d’électrisation, le contrôle des flammes est difficile et nécessite une approche spécifique, y compris pour les véhicules hybrides rechargeables.

Ce type de feu demande plus d’eau, parfois jusqu’à 30 000 litres, et les batteries doivent être surveillées au moins 24 heures. En effet, une reprise de flammes peut avoir lieu, même après plusieurs jours !

La solution semble être les caissons d’immersion, pour y plonger les véhicules et contrôler ainsi tous les risques, dont celui d’emballement thermique.

En attendant la mise en place d’un protocole unique, demandé à tous les constructeurs de VE, il convient d’être vigilant et de faire preuve de bon sens en n’oubliant pas de couper son moteur au garage par exemple, précision loin d’être inutile selon les statistiques…

 

Un choc électrique est-il possible ?

La batterie requiert une attention particulière lors de sa manipulation ou de son entretien. Toutes les interventions humaines sont soumises à une habilitation spécifique pour éviter le risque électrique lié à la haute tension.

Du point de vue des utilisateurs, elle peut être branchée en toute sécurité si le chargeur est adapté.

À noter que la VE est soumise à 11 points de contrôle spécifiques lors du contrôle technique. Parmi ceux-ci, on retrouve les équipements liés à l’électricité :

  • la batterie de traction et son coffre,
  • la prise de recharge, les câblages et les connecteurs haute tension,
  • le câble de recharge,
  • la protection de la prise,
  • les équipements électriques et électroniques haute tension.
 

Poids et puissance, des facteurs accidentogènes

La voiture électrique est lourde du fait de sa batterie : de 3 à 600 kilos de plus qu’une voiture thermique. Mais elle est également puissante et très réactive, ce qui donne un cocktail très favorable aux chocs !

Son poids est parfois un défi aux lois de la physique, car le contrôle est difficile en cas de perte d'adhérence. Néanmoins, elle présente un centre de gravité plus bas, ce qui lui évite de se retourner au moindre coup de frein. De plus, de par sa conception imaginée structurellement autour du bloc batterie, la chaîne cinétique est mieux répartie. Elle offre ainsi une meilleure absorption de l’énergie en cas de collision.

Avec son démarrage immédiat et ses accélérations très pêchues, la VE se défend bien côté peps ! Tellement qu’elle a de quoi surprendre plus d’un automobiliste.

L’assureur AXA Suisse affirme d’ailleurs que ses conducteurs sont responsables de 50 % d’accidents en plus. 

Fort heureusement, elle dispose d’un système de freinage régénératif qui se montre très efficace.

Toutefois, l’idée plane qu’il est bon d’effectuer un stage lors de l’acquisition d’un tel véhicule, ne serait-ce que pour se familiariser à l’éco-conduite, mode de circulation qui plaît à cette motorisation quelque peu sensible.

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Silencieuse, trop silencieuse !

Contrairement aux voitures thermiques, l’absence de bruit de la mobilité électrique offre un confort de conduite inégalable, mais c’est un facteur de risque pour les piétons ou les cyclistes. À la suite de nombreux drames, les constructeurs automobiles doivent inclure depuis juillet 2021 des dispositifs d’émission de bruit sur les véhicules. Le volume du son (jusqu’à 56 décibels) augmente avec l'accélération du véhicule.

Encore faut-il ne pas traverser ou circuler avec un casque sur les oreilles !

 

Un danger dans les parkings couverts ?

Le duo voiture électrique/bornes de recharge dans les parkings couverts a fait l’objet d’un rapport par le conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et par l’inspection générale de l’administration (IGA), intitulé “ Renforcement de la protection incendie dans les parkings couverts et déploiement des infrastructures de recharge pour véhicules électriques”.

Pour vous éviter la lecture d’une centaine de pages, sachez que ce dernier ne met pas en cause le véhicule tout électrique dans la dangerosité de ces parkings, hormis en cas d’incendie.

Les points mis en exergue sont :

  • l’augmentation des matières plastiques dans les voitures toutes motorisations confondues,
  • leur volume, SUV et monospaces notamment qui occasionnent une propagation plus rapide des flammes,
  • des moyens de lutte inadaptés dans des espaces où le manque de visibilité et la chaleur deviennent vite insupportables.

Les bornes de recharge en courant alternatif y sont déclarées sûres. Celles de plus forte intensité sont encore en examen dans ce type d’infrastructures souterraines.

Le rapport de la CGEDD et de l’IGA propose “ la création d’une banque de données concernant les incendies de véhicules électriques et la mise en place d’un lieu d’analyse les concernant, qui pourrait être conjoint avec les représentants des assurances”. Il préconise également une solution pour éteindre très rapidement les incendies de VE.

 

La voiture électrique est-elle vraiment plus dangereuse ?

Bien sûr, il y a aussi les chutes liées aux câbles ou d'autres situations non imputables directement à la voiture…

Chaque appareil peut présenter un danger s’il n’est pas utilisé correctement ou s’il est détérioré. Il en est de même pour les véhicules électriques et hybrides.

Leur généralisation permet désormais d’apporter des réponses étayées à tous ceux qui les dénigrent : ils sont aussi fiables que les autres !

La prise en charge des incendies demande encore des améliorations, mais les différents acteurs y travaillent de concert.

Avant d’être mises sur le marché, les nouveautés qui concernent l’industrie automobile sont soumises à de nombreux tests, comme c’est le cas actuellement avec la voiture à pile à combustible à hydrogène. Le constructeur Toyota, qui est l’un de ses plus fervents défenseurs, assure d’ailleurs qu’elle est aussi fiable que la VE. 

Sur la route, il convient d’être prudent, c’est le moyen le plus sûr d’arriver à bon port !

Fondateur de Gest’Europe, Sébastien accompagne les professionnels de l’automobile dans leur quotidien avec des services et des formations sur mesure. Installation, gestion, communication, électrification du parc, gagnez en efficacité grâce à son expertise.

Sources :

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